La tentaculaire capitale des Philippines, à nulle autre pareille et creuset de multiples influences, mérite un petit détour. Son histoire débuta bien avant l’arrivée des conquistadors espagnols au 16e siècle. Installés dès la fin du 12e siècle à l'embouchure de la rivière Pasig qui irrigue Manille, les Tagalog bâtirent un fort à palissades baptisé Maynila. Ils commerçaient déjà avec le reste du monde quand les Espagnols vinrent bousculer l'ordre établi. Arrivé en 1565 à Cebu, le conquistador Legazpi fonda Manille en 1571 et sécurisa le lucratif commerce des galions avec Acapulco. Jusqu'en 1815 s'échangent ainsi soie, ivoire, bijoux et épices contre le minerai d'argent du Mexique. Entouré de remparts et douves, le bien nommé quartier d'Intramuros, construit à la fin du 16e siècle, fut la capitale asiatique des Espagnols jusqu'en 1898, quand le pays devient américain. En 1942, les Japonais occupèrent la ville. Une période noire pour la capitale philippine, qui se termine par un carnage (100 000 victimes) à l’issue de la bataille de Manille achevée le 3 mars 1945. Comme Varsovie ou Dresde, la ville en sorti anéantie, bien qu'ayant acquis au passage son indépendant en juillet 1946. Les conséquences de la guerre, la corruption, la démographie galopante et les disparités sociales expliquent en partie la croissance anarchique de la ville, victime de congestion chronique, de pollution et d'un manque d'espaces verts. Toutefois, la renaissance actuelle du centre-ville, la qualité de quelques constructions modernes, ainsi que la croissance économique laissent espérer un meilleur Manille pour demain.

Capitale d'été des Philippines, elle est la seule grande ville des montagnes. C’est ici que se concentrent nombre de « guérisseurs de la foi », célèbres dans le monde entier pour leurs mystérieux exploits. Sise à 1500 m d'altitude environ, sur le sommet des montagnes du même nom au nord de l'île de Luzon, Baguio est l’une des villes les plus vertes du pays, avec des forêts tropicales de pins et d'orchidées.

La nature a été généreuse avec cette petite bourgade nichée à 1200 m d’altitude au cœur d’une vallée verdoyante ! On y vient pour respirer l’air pur, humer la senteur des pins, s’étonner devant les cercueils suspendus de la vallée de l’Echo et profiter des superbes vues sur ses rizières en terrasses. En dépit de sa notoriété grandissante, Sagada, du fait de son isolement et de l’imperméabilité de ses habitants à toute forme de colonialisme, reste un endroit à part aux Philippines, une sorte de Shangri La improbable, caché dans la Cordillera.

Sagada et ses paysages spectaculaires vous ouvrent ses portes ! Vous partez sur les pas des mythes et croyances des communautés locales, et de leurs rites funéraires complexes. Ici, les défunts sont enterrés dans l’une des nombreuses grottes sacrées qui peuplent la région, ou possèdent un tombeau accroché à flan de falaise. Certains d’entre eux sont centenaires, d’autres récents, car les traditions funéraires et les rituels qui les accompagnent sont encore pratiqués aujourd’hui. En effet, les vieux Applai animistes continuent d’être enterrés ici, à conditions qu’ils en aient les moyens, les dieux exigeant le sacrifice de plus de 20 porcs et trois fois plus en poulets. Constituant un point d’intérêt majeur pour les visiteurs, elles sont également considérées comme les plus impressionnantes de l’archipel. La plupart des fameux cercueils suspendus de Sagada se trouvent dans les hautes falaises calcaires qui entourent la vallée de l’Echo.

Pour rejoindre cette petite ville magnifiquement située à flanc de montagne, au milieu des rizières, vous traversez les montagnes de la Sierra Madre et remontez la vallée de Cagayan jusqu’à la Cordillera et au pays Ifugao, la principale tribu des montagnes et descendants de fiers guerriers coupeurs de têtes. Vous empruntez ainsi le dernier tronçon de la Mountain Trail et ses spectaculaires précipices, en passant le col du Mont Pulis. Arrêt en chemin à un superbe point de vue, afin d’admirer les célèbres rizières en terrasses du haut de la vallée.

Située sur le pic du mont Amuyao, Banaue est l'une des 11 villes d’Ifugao. Elle est célèbre pour ses impressionnantes rizières en terrasse, qui s'élèvent à 1500 m d'altitude. Celles-ci sont décrites par certaines comme la huitième merveille du monde. Elles sont inscrites au Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1995. On dit qu’en les mettant bout à bout on ferait le tour de la planète. Ici le dénivelé court sur plus de 2 km formant des escaliers de géants vers le ciel.

Cité fortifiée de 4,5 km de périmètre, Intramuros (« dans les murs ») fut la capitale politique, religieuse et économique des Espagnols en Asie. Après le bombardement américain de mars 1945, Intramuros devint une zone de terrains vagues et d'entrepôts, avant la reconstruction du quartier dans les années 80. Quartier le plus visité de Manille pour ses monuments (fortifications, résidences, églises), musées et restos, Intramuros n'est pas pour autant 100 % touristique. D'anciens palais logent des administrations, et les enfants du quartier y ont leurs écoles.

Cette curiosité géologique impressionnante et surprenante couvre environ 50 km². Ici vous aurez la chance d’observer plus de 1200 collines en forme de dômes, quasi identiques entre elles, formant ainsi une merveille de la nature. Leur nom provient tout simplement de la couleur de l’herbe qui devient brune lors de la saison sèche. Les géologues ont très peu d’informations concernant la formation de ces collines. Certains évoquent le principe de l’érosion temporelle mais cette théorie a plusieurs fois prouvé ses limites. Deux légendes racontent l’histoire de ces collines : la première évoque la bataille de deux géants qui se seraient lancés des pierres et des rochers pendant plusieurs jours. A la fin, ils ont oublié le pourquoi de leur conflit et se seraient quittés en amis. Cependant, ils ont oublié de nettoyer après leur passage… Avec le temps, cet endroit est devenu celui des collines de chocolat. La deuxième décrit encore une fois un géant du nom d’Arogo qui serait tombé amoureux d’un mortel nommé Aloya. Quand Aloya est mort, seul dans son désarroi le géant a pleuré, et ses larmes ont coulé à même le sol, et sont devenues les collines de chocolat.