L’ascension du Kilimandjaro est un véritable défi sportif et pas une simple marche en montagne. Les températures au sommet peuvent être extrêmes notamment la nuit où il peut faire entre -5°C et -20°C. Sur les premières journées les températures sont tempérées parfois chaudes et avec de possibles intempéries.
Tentes
L’ensemble de vos affaires est reparti entre votre sac à dos porté pendant la marche (non pesé mais nous vous conseillons de monter léger) et un sac de portage en toile souple de 55 litres donné à chaque randonneur lors du briefing puis confié aux porteurs. Le sac confié aux porteurs ne devra pas excéder 12 kilos par personne. Votre sac de voyage restera au lodge d’Arusha durant l’ascension.
Il vous faudra donc prévoir (à adapter selon vos habitudes) :
- 1 sac à dos (taille 20-30 litres) pour les affaires de la journée
- 1 sac de couchage de qualité : confort à - 15° C de type sarcophage. Possibilité d’en louer un avant, sur réservation et selon disponibilité, environ 80 USD à payer sur place.
- 1 sac à viande (drap sac) est fortement conseillé
- 1 paire de chaussures de montagne prenant bien les chevilles pour la marche et 1 paire de basket pour le soir
- 1 paire de chaussettes chaudes en laine
- 2 sous vêtements chauds (collant, sous pull...il peut faire très froid-évitez le coton)
- 1 veste polaire ou laine chaude
- 1 surveste en goretex ou micropore imperméable
- 1 cape de pluie
- 1 bonnet chaud et 1 bonne paire de gants (pour les derniers jours)
- 1 casquette ou équivalent pour vous protéger du soleil
- 1 très bonne paire de lunette (n’oubliez pas que vous êtes en altitude sous l’équateur)
- 1 gourde de 2 litres minimum (attention les bouteilles plastiques d’eau minérale sont proscrites dans le Parc National du Kilimandjaro pour réduire la quantité de déchets) + un thermos : attention, dès le 2e jour, vous boirez de l’eau de source - il est fortement conseillé d’utiliser des pastilles de purification
- 1 lampe frontale à LED (avec pile de rechange)
- Des bâtons télescopiques (aussi recommandables)
- Suffisamment de T-shirt pour la durée du trek (synthétique ou laine)
- 1 pantalon trek toile
- 1 pantalon chaud imperméable pour l’ascension finale
- 1 couverture de survie
- 1 bouillotte pourrait être appréciée
- Boule Quiès ou bouchon anti/bruit pour bien dormir si vous dormez à 2
- Fruits secs et barres de céréales
Une trousse à pharmacie :
- 1 bon tube de crème solaire
- Tout le nécessaire pour une ascension de ce type (demander conseil à votre médecin) : antalgique, collyre, vitamine C, compeed contre les ampoules, produite anti-moustique, paracétamol, fruits secs et barre de céréales, anti-diarrhéique, antibiotique, pastille de purification de l’eau et produit désinfectant avec compresse.
Photographie
Vous n’aurez pas la possibilité de charger vos appareils photos pendant l’ascension, veillez à prendre suffisamment de batteries ou piles pour toute la durée du trek.
Le trekking
Nos guides sont des professionnels qui sont formés pour vous accompagner et vous aider à atteindre le sommet dans les meilleures dispositions. Faites-leur confiance et écoutez leurs conseils ils seront auprès de vous toute l’ascension. Nous vous conseillons de bien boire (2.5 litres/jour), de bien vous protéger contre le soleil et de prendre votre temps. L’énergie économisée les premières journées de marche vous sera indispensable pour atteindre le sommet. Très bon équipement personnel de montagne nécessaire ! En cas de doute, de crainte ou de problème, n‘hésitez surtout pas à demander l’avis de votre guide.
Pourboires
Prévoir un budget conséquent qui sera réparti par le guide principal pour lui, le ou les assistants guides, le cuisiner et les porteurs. Vous trouverez dans les photos ci-jointes une grille des pourboires recommandés suivant le nombre de participants.
Lisez-moi
Mal Aigu des Montagnes (MAM)
Il touche à des degrés divers, toutes les personnes qui participent à des courses, trekkings ou expéditions en altitude. Ses signes sont le plus souvent bénins : mal de tête, fatigue, difficultés du sommeil, œdèmes localisés. Mais ses manifestations peuvent être graves : œdème pulmonaire de haute altitude, Œdème cérébral de haute altitude, et mettre en danger la vie des sujets atteints.
Une idée forte : tout malaise ou symptôme en altitude doit a priori être considéré comme un défaut d'acclimatation.
Des idées fausses : mal de tête = soleil, alcool ; nausées = indigestion, nourriture inhabituelle ; insomnie = inconfort.
Le Mal Aigu des Montagnes (MAM) n'est ni une malédiction, ni la preuve d’un défaut d’entraînement, Ce n'est que le signe d'une acclimatation incomplète à l'altitude. Au dessus de 3500m sujet sur deux est atteint du MAM bénin, un sur cent de complications graves (œdème pulmonaire et œdème cérébral).
Les signes de reconnaissance du MAM : les troubles surviennent 4 à 8 heures après l'arrivée en altitude et le plus souvent à partir de 3500 mètres, parfois plus bas. Ils sont caractérisés par un ensemble associant : maux de tête dans 96% des cas ; insomnies dans 70% des cas ; pertes d’appétit dans 38% des cas ; nausées dans 35% des cas. Bien souvent sont associés une asthénie, un essoufflement de repos et parfois des vertiges. Cette "mal adaptation" peut également se traduire par des œdèmes localisés : yeux, face, mains, chevilles. Certains sujets notent eux-mêmes une diminution du volume de leurs urines. Un score peut être établi à partir des signes observés :
1 point : céphalées (maux de tête) ; nausées et perte appétit ; insomnies ; vertiges, sensation de tête dans du coton
2 points : céphalées ne cédant pas aux antalgiques 1g aspirine ; vomissements
3 points : essoufflement au repos ; fatigue anormalement importante ; baisse du volume d’urines (diurèse)
Conduite pratique : à partir du score total
Score de 1 à 3 points MAM léger antalgique habituel : 1 g Aspirine
Score de 4 à 6 ponts MAM modéré antalgique, repos et stopper la progression en altitude
Score sup à 6 points MAM sévère descente (ou caisson) obligatoire
Une idée forte : l’apport de boissons abondantes, une bonne hydratation, facilite l’adaptation à l’altitude. Boire suffisamment pour que vos urines restent claires.
Une idée fausse : en cas d’œdème, s’arrêter de boire ou prendre un diurétique.
Ne pas méconnaître les signes du mal aigu des montagnes : le mal aigu des montagnes ne doit être ni méconnu ni caché. Souvent par ignorance, on incrimine l'inconfort du refuge, le changement de nourriture, la fatigue pour expliquer ces malaises. Beaucoup croient qu'il s'agit de signes de faiblesse et cachent leurs troubles. Les meilleurs alpinistes ressentent le mal aigu des montagnes, comme les meilleurs marins le mal de mer! Si vous ressentez quelques-uns de ces troubles, votre acclimatation à l'altitude est encore incomplète.
Que faire ? Prenez un gramme d'aspirine ou de paracétamol: les signes s'estompent, vous pouvez continuer à monter; ils persistent, arrêtez-vous jusqu'à ce qu'ils diminuent. S'ils s'aggravent, redescendez jusqu'à ce qu'ils disparaissent, et remontez avec prudence. Ne prendre aucun autre type de médicament. Si le mal aigu des montagnes est sévère, la meilleure solution est de placer le sujet une heure dans un caisson hyperbare.
Que risquez-vous ? Tous ces troubles vont disparaître dès que vous redescendrez. Si la descente est proche ou si le séjour en altitude ne dépasse pas 48 heures, vous n'aurez que l'inconvénient d'avoir gâché une nuit ou une journée. Si la progression en altitude doit continuer ou si le séjour se prolonge, il faut absolument parfaire votre acclimatation pour ne pas risquer les deux accidents exceptionnels mais redoutables de la haute altitude: l'œdème pulmonaire et l'œdème cérébral de haute altitude.
Danger : les quatre hypos !
Hypoxie = manque d’oxygène ; hypoglycémie = manque de sucre ;
hypothermie = manque de chaleur ; hypohydratation = manque d’eau
Prévention du mal aigu des montagnes
Quatre facteurs essentiels déterminent la survenue d'un MAM :
Vitesse d'ascension ; altitude atteinte ; durée du séjour ; susceptibilité individuelle.
Quatre règles d’or pour bien s’acclimater :
Ne pas monter trop vite trop haut. En moyenne 400 mètres entre chaque nuit au dessus de 3500 m en début de séjour. Cette règle est particulièrement effective en début de séjour, alors que l’acclimatation ne s’est pas encore mise en place : moins de 400 mètres par nuit en moyenne, entre deux jours consécutifs, au-delà de 3500 mètres dans la phase d’acclimatation en début de séjour.
Eviter les efforts intenses en début de séjour. Le taux d'oxygène dans le sang diminue lorsque l'on fait un effort, même minime, en altitude. Ainsi, au sommet du Mont-Blanc (4810 mètres) ce taux est de 88 % au repos et de 78 % à l'effort, ce qui correspondrait au taux mesuré au repos à 7000 mètres d'altitude! Ainsi, le fait d'arriver en courant au sommet du Mont Blanc vous fait "monter 2200 mètres plus haut" ! Faire une pause de 5 minutes toutes les 30 minutes de marche permettra non seulement de récupérer, de se réhydrater mais également de se ré-oxygéner naturellement. .. et de regarder le paysage plutôt que ses pieds ! La montée en "dents de scie" peut être favorable à l'acclimatation, à condition qu'elle ne s'accompagne pas d'un effort excessif: dans l'exemple 1, entre la 1 ère et la 2ème nuit, on pourra passer un col à 4500 mètres, puis redescendre dormir à 4000 mètres. Par contre, monter le col en courant ou escalader une "petite butte" de 5000 mètres à côté, n'ajoutera rien et fatiguera inutilement. A chacun d'adapter son effort à ce qu'il ressent de son degré d'acclimatation : absence de maux de tête, bon appétit, bon sommeil sont les meilleurs signes d'une bonne acclimatation.
Monter suffisamment haut pour s’acclimater, si l’on doit aller en très haute altitude (plus de 5000). Cette règle concerne essentiellement le choix (pas toujours possible !) de l'altitude du camp de base dans une expédition. Selon l'objectif visé, il sera nécessaire d'établir un "camp d'acclimatation" : pour un sommet supérieur à 7000 mètres, l'altitude idéale pour ce camp se situe entre 4800 et 5200 mètres. L'organisme a besoin d'avoir été confronté à une altitude suffisante pour stimuler correctement ses mécanismes de défense contre le manque d'O2. Ainsi, un séjour d'acclimatation prolongé à 4300 mètres pour tenter un sommet de 8000 mètres, ne sera pas favorable à une bonne performance.
Ne pas rester trop haut trop longtemps. L'homme n'est pas fait pour vivre au-delà de 5500 mètres. D'ailleurs, aucune population ne vit en permanence à ces altitudes. En effet, l'organisme s'y dégrade de façon irrémédiable (perte de poids, perte de muscle et vraisemblablement ... de neurones !) d'autant plus vite que l'on reste et surtout que l'on dort haut, d'autant plus vite que l'on y réalise des efforts intenses. La prise d'aliments et surtout de boissons y est insuffisante. Au total, un séjour en altitude se décompose en quatre phases successives dont la durée relative dépend essentiellement de l'altitude :
1) Phase "blanche" : pas de signes anormaux avant 4 à 8 heures après un gain en altitude.
2) Phase d'acclimatation : quelques jours pendant lesquels on pourra souffrir du MAM et où se développeront les mécanismes d'acclimatation. S'abstenir d'y faire des efforts très intenses.
3) Phase d'acclimatement : c'est la phase optimale où l'organisme est acclimaté et encore performant : 1 à 4 semaines.
4) Phase de dégradation : l'organisme perd progressivement son efficacité, "s'épuise" pour des efforts de plus en plus faibles.
L'importance relative de ces phases dépend de l'altitude considérée. A partir d'environ 5500 mètres, il existe toujours une phase de dégradation. Au delà de 7000 mètres, la phase d'acclimatement est très courte.